La chasse à la glu fait parler d’elle en ce moment. C’est une technique de capture traditionnelle qui consiste à enduire de glu des branches d’arbres pour immobiliser les oiseaux qui s’y posent. Les chasseurs s’en servent « d’appelants » pour attirer d’autres individus. Seul des grives et des merles noirs peuvent être capturés de cette manière depuis l’arrêté du 17 aout 1989 et uniquement en période de chasse que le préfet doit préalablement fixer. Cette pratique contre versée est cependant sur le point d’être interdite. Si certains s’en réjouissent d’autres au contraire manifestent leur colère. Quelle est la position de la France à ce sujet ?
LA POSITION POLITIQUE À CE SUJET
Récemment Mme Barbara Pompili, la ministre de la transition écologique, a fait part à l’association des chasseurs de son souhait d’interdire la chasse à la glu. Cette pratique est autorisée dans cinq départements français : le Var, le Vaucluse, les Alpes-de-Haute-Provence, les Alpes-Maritimes et les Bouches-du-Rhône.
La France est l’un des derniers pays européens à autoriser cette technique de chasse. En effet, elle a été interdite par l’union européenne depuis le 2 avril 1979 pourtant la France a autorisé en 1989 à ce qu’elle soit utilisée sur les grives et les merles sous prétextes qu’aucune autre solution n’était satisfaisante.
L’arrêté ministériel du 17 aout 1989 est modifié par la loi n°2005 -157 du 24 février 2005 stipulant entre autres que tout oiseau pris doit être nettoyé immédiatement, qu’une autorisation est obligatoire pour sa pratique, que tout utilisateur de gluaux doit tenir, à jour, un état de ses captures qui doit pouvoir être présenté à tout instant sur les lieux et que les gluaux ne peuvent demeurer posés qu’en présence du chasseur.
Début juillet 2020, trois mois ont été accordés à la France par la commission européenne pour interdire la chasse à la glu sous peine de comparaitre devant de le conseil de justice de l’union européenne. Le 27 aout, il a été annoncé que le président de la République, M. Emmanuel Macron, a décidé de suspendre la chasse à la glu pendant un an dans l’attente d’une réponse de la Cour de justice de l’Union européenne.
LES AVIS SONT PARTAGÉS PARMI LES FRANÇAIS
La décision de la ministre déplait fortement à Willy Schraen, président de la Fédération des chasseurs, qui a annoncé sur Franceinfo sa volonté d’entamer une procédure juridique allant à l’encontre de ce choix. Il a de plus écrit une lettre ouverte aux parlementaires français. Il y évoque des raisons économiques, traditionnelles et de cohésion sociale pour défendre son point de vue. Pour lui, c’est un moyen de capturer les oiseaux avec la possibilité de les relâcher si une espèce protégée s’y est collée.
De son côté la ligue de protection des oiseaux (LPO) n’est pas restée sans rien dire. Elle parle de la chasse à la glu comme d’une chasse cruelle, non sélective et peu contrôlée. LPO déclare sur son site internet que « les principales victimes du piégeage à la glu sont des passereaux et des rapaces (rouge-gorge, fauvettes, mésanges, rouge-queue, faucons…) pourtant protégés par la loi, sur le papier ». Pour Yves Verilhac de LPO, Les plumes perdues par les oiseaux au cours de leur capture, sont généralement indispensables pour leur permettre de voler. Les oiseaux en question ne survivent donc pas aux dommages subit par la glu. Il s’avère que la France continue d’autoriser la chasse d’espèces protégées, ce qui va à l’encontre de la loi européenne. LPO exige donc un meilleur respect de ces dispositions. Les quotas et définitions de piégeage dépendent cependant des départements.
En 2018, Le ministère de la Transition écologique et solidaire avait consulté la population française pour connaître son avis. Seulement 10% des réponses étaient pour le maintien de la chasse à la glu. Suite à ce résultat, le ministère avait proposé de modifier le contenu de projet de texte. Malheureusement aucune modification n’avait été faite jusqu’ici.
Bien que les français soient en grande majorité contre la chasse à la glu et que l’Union Européenne y soit également opposée, la France s’obstinait dernièrement encore à perpétuer cette tradition. Aujourd’hui pourtant, du changement s’annonce notamment à la suite des protestations de l’Union Européenne. Pour plus d’informations, il est possible de se tourner vers les sites internet : lien ici.