Drôle de printemps. Partout dans le monde, le bourdonnement des jours plus longs éclot dans le confinement. Cet état oblige nombre d’entre nous à repenser notre quotidien et à nous adapter à la situation. Bien que nous espérons que cette situation ne demeure que quelques courtes semaines, l’espèce humaine reste bien “faite” et l’adaptation à l’urgence est malgré tout possible.
Nous vivons un chamboulement total dans nos modes de vie, peu importe où nous nous trouvons en France ou dans le monde. Chacun redéfinit ses besoins, ses envies, ses occupations selon les règles du confinement en attendant de revenir à une situation « normale ». Certains, par une vie déjà assez compliquée, risque de voir leur vie s’alourdir en charges et en problèmes au quotidien. D’autres en tireront des avantages et les restants reprendront le cours de leur vie sans effet spécifique.
Mais en réalité, que signifie ici l’expression « revenir à la normale » ?
Certains chercheront simplement à retrouver le confort perdu et la routine habituelle avant confinement. D’autres, peut-être, surconsommeront pour combler le manque vécu pendant ces semaines passées. Pour d’autres enfin, ce confinement sera peut-être une révélation et l’occasion d’une remise en question éventuelle, ne serait-ce qu’un bref instant. Car pour AHTARAME voilà le sujet, devons ou pouvons nous revenir à la “normalité” et continuer à agir et bénéficier de nos « acquis » et nos privilèges de la même manière ? En réalité, ces mêmes acquis et habitudes qui ont constitué pendant des décennies la dégradation de notre planète.
Il est grand temps de se poser les bonnes questions en tant qu’individu vivant sur la même planète et interagissant avec les autres espèces vivantes. Comment pourrions-nous envisager de revenir à une société consumériste qui, elle-même, entraîne sa propre perte ? Comment pouvoir redéfinir facilement ses choix, ses actions au quotidien pour réduire l’impact humain sur la planète ?
La crise du covid-19 est une crise sanitaire certes, mais aussi économique, politique et simplement une crise écologique et donc environnementale. Chacun de ces points est lié « intrinsèquement ». Petit être insignifiant de cette planète, n’étant pas plus grand qu’un grain de sable à l’échelle « universelle », comment pouvons agir et faire changer les choses ? L’humain est une espèce à part et dominante, il en va de soi, mais reste malgré tout une espèce animale avec le comportant qui suit et insignifiante dans la diversité d’espèce présente sur la planète.
Environnement et pandémie
Le covid-19, malgré la peine entraînée, l’ennui pour certain(e)s lors de l’isolation, la détresse, la dépression ou la joie également, a permis tout de même à notre planète d’en tirer un réel avantage environnemental et ainsi à « respirer » plus sainement.
En effet, l’économie du tourisme a considérablement chuté à travers le monde, les industriels du textile ont, quant à eux, fermé certaines usines, et les déplacements des citoyens et citoyennes à travers les villes et pays ont été stoppés.
Nous ne connaissons ainsi que trop bien les impacts négatifs de cette pandémie, ils nous sont contés tous les jours par les médias. Beaucoup moins, en revanche, ses aspects positifs.
Le plus visible et le plus connu est sans aucun doute la chute drastique de la pollution de l’air dans les grandes métropoles européennes ou asiatiques, avec un ciel bien plus dégagé. Les émissions de NO2 (dioxyde d’azote – ce polluant est principalement dû au transport routier) ont été réduites en un temps record dans plusieurs parties du globe.
En Ile-de-France, son taux a chuté de plus de 60% en seulement quelques jours. Le confinement et la baisse des déplacements, entraînent également la baisse du dioxyde de carbone CO2, le gaz à effet de serre qui est responsable quant à lui, en partie, du réchauffement climatique.
Enfin, le confinement entraîne une réduction importante de la pollution sonore qui touche et affecte de nombreux citadin(e)s et nous permet de profiter pleinement des chants des oiseaux et moineaux.
Réflexions sur l’après “covid-19”
Sur le sujet du tourisme et des modes de déplacement, nous pensons que ce confinement devra être suivi d’une vraie reconsidération de la notion de voyage au sens large et un positionnement plus global que cela soit en terme de tourisme mais aussi en terme de consommation et d’industrie en tout genre. Le tourisme de masse, comme il est aujourd’hui présenté et vécu, doit évoluer et tendre vers un tourisme bien plus engagé d’un point de vue environnemental.
Par ailleurs, les Français souhaitaient depuis plusieurs années consommer plus de produits « Made in France ». Pendant longtemps, plusieurs freins économiques ou politiques étaient mis en avant sur la difficulté à développer ce marché. Or aujourd’hui, comme par magie, en plein confinement, le secteur de l’agro alimentation et les grands distributeurs qui ont la main sur ce marché, mettent en avant les producteurs français très facilement. Leur argument? Il faut soutenir l’agriculture française. Parfait !
Mais pourquoi alors cela n’a pas-t-il été fait bien avant ? Peut-être que l’argument avancé ne tient pas vraiment la route. N’est-ce pas simplement que le choix et les propositions, en temps de pandémie, sont fortement restreints par un approvisionnement compliqué, par la fermeture des frontières et le confinement ? Si oui, l’argument du soutien à l’agriculture nationale tombe à plat.
En effet, cela a toujours été aberrant de constater que notre patrie importait des tomates de pays frontaliers tout en exportant en même temps le même aliment à d’autres pays. Pourquoi chaque pays ne privilégierait-il pas dès maintenant et à une échelle bien plus importante et réactive une économie plus locale? En temps de crise, nous avons compris que cela était clairement possible !
Agir maintenant !
Nous nous apercevons de la gravité de nos actes uniquement lorsque cette réalité nous fait clairement mal: à notre santé, notre portefeuille ou à notre entourage proche. En tant que citoyen(ne), il est de notre devoir de se poser les bonnes questions et ensemble de mettre en place les solutions. De réagir dès maintenant en clair, avant qu’une nouvelle crise, bien plus grave, ne survienne.
L’exemple du coronavirus, nous montre concrètement que beaucoup de choses sont possibles et réalisables, et ce très rapidement. Il est l’heure d’agir, de faire évoluer nos modes de vie vers un fonctionnement plus respectueux et responsable et surtout éviter de revenir à une situation dite « normale » qui risque d’engendrer d’autres crises. Prenons conscience de notre impact, changeons !
Astuces & Conseils – à vous de jouer :
- Consommer localement le plus possible au quotidien
- Privilégier des fruits et légumes de saison
- Favoriser les produits contenant un minimum d’emballage plastique
- Refuser certains achats compulsifs en définissant les achats nécessaires
- Faire maison ses produits ménagers ou cosmétiques
- Réutiliser ou bien Réparer les objets du quotidien
- Faire don plutôt que de jeter
- Réduire la consommation d’eau et d’énergie inutile à son domicile
- Redéfinir son mode de déplacement (train – covoiturage – …)
Plus d’informations sur les éco- gestes et sur ce qui peut être réalisé facilement : ici